Le bédéiste français Pascal Rabaté raconte que c'est par hasard, dans un marché aux puces, qu'il a mis la main sur une vieille édition d'un bouquin de Tolstoï (pas Léon - l'auteur de Guerre et paix et d'Anna Karénine, mais un autre : Alexis Tolstoï). Passionné par sa découverte, Rabaté se décide à transposer en BD ce roman écrit par un stalinien mort il y a belle lurette.
Ça donne Ibicus, une adaptation libre de haut vol, déclinée en 4 tomes parus entre 1998 et 2001 et composée à l'encre de chine, en noir et blanc donc. C'est... comment le dire de façon originale : magnifique... la plus belle BD que je n'aie jamais lue et même tenue entre mes mains!
Les illustrations à l'encre sont d'une telle habileté qu'on ressent la présence des chevaux, des façades des immeubles, des bateaux, des trains et des personnages dont les visages sont plus expressifs les uns que les autres. Tout est tellement vivant. Pire : hanté! La lumière paraît réelle dans chacune des cases. La taille et la disposition de celles-ci varient, donnant lieu à des pages surprenantes autant sur le plan narratif que stylistique. Siméon, le personnage principal est un voleur et un vrai opportuniste qui survit miraculeusement à 1001 mésaventures dans la Russie révolutionnaire de 1917.
Ibicus de Rabaté, qui a remporté plusieurs prix, notamment à Angoulême, figure certainement au haut de ma bédéthèque idéale.
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