mardi 31 août 2010

Praga, quartier montant de Varsovie

De l'autre côté de la Wistla (rivière qui traverse Varsovie), le quartier Praga fascine le visiteur. Premièrement pour son histoire : les Russes y avaient élu domicile lors de la Deuxième Guerre et ont observé Varsovie-centre se faire détruire sans lever le petit doigt. C'est d'ailleurs ce qui en fait son deuxième point intérêt : l'architecture restée intacte conserve sa texture d'avant-guerre. Et l'atmosphère qui vient avec. Aujourd'hui, les artistes y ont élu domicile, des galeries y ont pignon sur rue, un bazar s'y tient, une distillerie de vodka s'y visite. Praga reste un quartier populaire, mais qui se gentrifie tranquillement. Polanski y a tourné certaines scènes du Pianiste. Bref, on ne visite pas Varsovie sans consacrer au moins une journée à la photogénique Praga.

Oswiecim, le vrai nom d'Auschwitz

Voir les baraquements d'Auschwitz et écouter la guide nous rappeler l'horreur. Voir ce qui subsiste et n'existe presque plus, voir un peu l'inimaginable. Marcher dans la petite ville entourant le camp, qui est aujourd'hui un musée. Des gens vivent aujourd'hui à Oswiecim. Y vivaient aussi probablement entre 1940 et 1945, quand on y utilisait les fours crématoires.
À 3 kilomètres de là : Birkenau. Voir le chemin de fer qui y entre et n'en ressort pas. Les baraquements détruits, desquels subsistent seulement les cheminées de brique qui servaient à chauffer, sûrement très peu, les détenus du camp.
Et puis lire ou relire Primo Levi, Si c'est un homme...

dimanche 29 août 2010

La vieille Cracovie… touristique

J’ai adoré notre appartement loué à Cracovie, grand, dans un vieil immeuble plein de cachet, donnant sur une cour intérieure aux 1000 secrets, dans un quartier très sympathique. J’ai été déçue par la place centrale, que j’imaginais si poétique après l’avoir vue dans La double vie de Véronique et quelques épisodes du Décalogue de Kieslowski. La halle aux draps au centre de la place était en renovation et cachée sous des draps blancs justement. Le jour, les touristes et vendeurs de bidules envahissent la place et les rues avoisinantes. Le Planty, le parc qui ceinture la vieille ville, est plus authentique. Il mène au château Wawel, lui aussi envahi de visiteurs pressés… Les façades des immeubles sont belles à Cracovie qui, contrairement à Varsovie, n'a pas été détruite lors de la Seconde Guerre mondiale, elle. Façades abîmées, grises, trouées, texturées, toujours vivantes. L’Europe, mais une autre que celle que je connaissais… Pour aimer Cracovie, il faut sans doute venir hors saison ou alors s’extraire de la vieille ville, vers le sud, à Kazimierz.

mardi 24 août 2010

L'art de l'affiche polonaise

Célèbre illustrateur, peintre et affichiste né en Lituanie, Stasys Eidrigivicius vit et travaille en Pologne depuis les années 1970. Il a réalisé des oeuvres étonnantes, dont de nombreuses affiches pour des films, des expositions, des pièces de théâtre, etc. Il a même rencontré Andy Warhol à New York dans les années 1980, un peu avant la chute du mur de Berlin. J’apprends que les affiches polonaises sont célèbres dans le monde entier. Et que tout cela découlerait des années communistes où les distributeurs de films polonais, ne pouvant avoir accès au matériel promotionnel des studios hollywoodiens, devaient se débrouiller pour le recréer de toute pièce. Les affiches alors réalisées par les artistes locaux sont souvent sombres, surréalistes, voire dérangeantes. Stasys a entre autres peint l’affiche pour Fanny et Alexandre, qu'on peut voir ici, parmi d'autres. Je me suis procuré trois de ses affiches dans une boutique à Cracovie, l'incontournable Galeria Plakatu Krakow. Stasys est aussi le père de la nouvelle mariée, mon amie polonaise (voir post précédent). Il donne des conférences et n’est jamais venu à Montréal. Et quel bagout, il a! Avis aux organisateurs de tout acabit…

lundi 23 août 2010

Un mariage polonais

C'est l’histoire d’un mariage en Pologne. De chants magnifiques dans une petite église en bois à quelques minutes de Varsovie, d’une arrivée tardive en taxi (en même temps que la mariée - oups!!), d’un prêtre dont on ne comprend pas les paroles mais qui semble faire rire les convives de temps à autre, de deux bus londonniens rouges à deux étages loués par la mariée pour mener les invités de l’église au lieu de la fête, de la longue route durant laquelle l’un des deux bus tombe en panne, forçant ses voyageurs à quitter l’un pour s'entasser dans l’autre au beau milieu d’une côte.
D'une belle nuit de boustifaille, de vodka et de danse. D'un lever de soleil sur le lac où nagent des cygnes. Puis d'un douloureux retour à Varsovie aux petites heures du matin. Et surtout... le souvenir d’une mariée qui s’exclamait tout au long de la soirée : “le mariage, c’est la plus belle chose qui soit. Il faut se marier!! Il le faut!!”, les yeux pleins de lumière… Na zdrowie (santé)!

jeudi 12 août 2010

Varsovie et ses relents communistes

Varsovie fut détruite à 85% à la fin de la Deuxième guerre, puis reconstruite. Ce qui apparaît aujourd'hui le plus authentique aux yeux du voyageur, ce sont ses constructions communistes, dont l’ancien siège du Parti. Reconverti en bourse nationale (belle contradiction!), ce bunker coiffé de l'enseigne RICOH (voir photo) se dresse en parfait symbole d’une ville plusieurs fois transfigurée au cours du dernier siècle. La place de la Constitution étonne aussi, par la largeur des avenues qui s’y croisent, la hauteur des édifices, la droiture de ceux-ci et les énormes statues de citoyens qui les ornent.
Pour casser la croûte
après des heures et des heures de marche dans la capitale polonaise, rien de mieux que les pierogis dévorés dans les petits restaurants, comme le Na Bednarskiej. Ces sortes de raviolis peuvent être farcis au chou, aux champignons, à la viande et à tout plein d’autres ingrédients succulents. Entre 6 et 8 pierogis, accompagnés d’une soupe bortsch (à la betterave) comblent agréablement l’estomac du promeneur… Sinon, les bars à lait, autre relent de l’époque communiste, offrent à manger tout ce qu’il y a de plus local, dans une ambiance locale elle aussi et pour seulement quelques zlotys. Il vaut mieux sortir quelques mots polonais pour commander aux serveuses unilingues les délicieux nalesniki (crêpes au fromage frais) ou le sledz (hareng mariné souvent servi avec de la crème fraîche et des pommes).
Pour une chambre bien située, pas chère et assez confortable, j’ai opté pour l'hôtel Mazowiecki, ancien dortoir d’officiers polonais.